Interview de Pierre Vanroyen, Directeur du Foyer de vie « Paul Levayer »

Une série d’interviews a été réalisée dans le but de saluer et de valoriser la contribution d’acteurs et d’actrices impliqué.e.s dans les activités de la recherche-action-formation I SAID. 

Aujourd’hui, nous donnons la parole à Pierre Vanroyen, Directeur du Foyer de Vie « Paul Levayer », APAJH Nord.

Pouvez-vous nous présenter l’APAJH ?

L’APAJH (Association pour Adultes et Jeunes Handicapés) du Nord est une association qui existe depuis les années 1970. Elle est née d’une initiative d’enseignants à la recherche de solutions pour des enfants en situation de handicap et pour lesquels l’école n’était pas adaptée. Cette démarche a donné naissance à un premier établissement qui est l’Institut Médico-Educatif le Bois Fleuri, situé au Cateau, et au fil du temps, de nombreux établissements de service ont été créés. Aujourd’hui, l’association comporte une douzaine de structures dans le département, avec toujours cet IME, un service d’éducation spéciale et de soins à domicile qui lui est adossé (SESSAD) mais également deux foyers de vie dont le foyer de vie Paul Levayer qui est situé à Caudry et qui participe au projet I SAID. La vocation de l’association est d’accompagner les personnes en situation de handicap, quel que soit le handicap et à tout âge de la vie. Aujourd’hui, on parle de plus en plus d’enfants, d’adolescents, de jeunes adultes, de personnes avancées en âge travailleurs ou non, etc. Il y a énormément d’hétérogénéité dans les profils accompagnés.

L’association a ajouté un nouveau concept en termes de philosophie d’accompagnement : l’autodétermination, ce qui a beaucoup intéressé le Conseil d’Administration. Aujourd’hui, l’association s’en saisit de plus en plus pour lui permettre de conduire le changement qui est nécessaire pour contribuer à la désinstitutionalisation pour réussir à faire en sorte que l’on réponde mieux aux besoins et aux attentes des personnes accompagnées.

Qu’est-ce que ça vous apporte d’avoir rejoint le projet I SAID et comment êtes-vous impliqué dans le projet ?

Nous sommes impliqués dans le projet I SAID autour des trois principaux axes. Nous avons commencé par les entretiens individuels pour plusieurs résidents. Parmi les 44  personnes vivant au Foyer de vie Paul Levayer, il y en a plusieurs qui ont fait des entretiens individuels dans le cadre du projet I SAID. C’était un premier apport concret car une psychologue est venue pour faire des entretiens, a rencontré parfois les proches lorsque la famille était présente, ainsi que des professionnels de l’accompagnement.

Il y a aussi les communautés de pratiques, auxquelles on a participé également : l’année dernière sur le thème de la Santé Globale et cette année un parent tuteur de l’un des résidents participe à une communauté de pratiques en tant que co-animateur ; il suit une formation en ce moment pour co-animer cette communauté de pratiques sur les milieux inclusifs. C’est intéressant car cela permet vraiment d’associer davantage les familles.

Il y a aussi un 3ème volet très intéressant qui voit le jour dans le projet : la formation. On a participé récemment à une session d’information sur les stages pratiques à l’autodétermination. Suite à ces stages, un fil rouge se construit car les personnes qui ont fait des entretiens, depuis un an maintenant, et leurs proches ainsi qu’une professionnelle de l’accompagnement, vont pouvoir faire les stages pratiques à l’autodétermination qui vont être proposés cette année dans le cadre du projet I SAID.

Quelque chose à ajouter ?

 Je souhaite remercier tous les contributeurs du projet I SAID car je trouve que c’est extrêmement important d’avoir cette dynamique, à la fois de recherche mais toujours en liens étroits avec le terrain afin d’expérimenter les résultats de recherche en pratique. Un projet comme I SAID fait vraiment le lien entre les deux et donne quelque chose de vraiment concret. Cela permet de motiver les personnes intéressées : les principaux concernés, les personnes en situation de handicap accompagnées, mais aussi d’associer les familles et de motiver et d’outiller les professionnels. On a besoin de cette matière, de ces rencontres, de ces échanges de pratiques. De plus, le projet est franco-belge ce qui nous permet de comparer ce qu’il se fait de part et d’autre de la frontière et se retrouver autour de points communs. Merci à l’équipe projet et à l’Europe d’avoir pu créer cela. C’est un projet associatif que d’aller vers l’autodétermination, notamment des personnes en situation de handicap, pour tendre vers une société inclusive.

Un grand merci à Pierre pour le temps accordé à cette interview !